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lesyeuxsanspaupieres

Viols

lesyeuxsanspaupieres | 10 | 11/30/2004
qu'est ce qu'on peut dire ? c'est immonde, inhumain, ms le pire c'est les victimes qui se taisent et la famille qui cautionne l'oncle ou le père violeur pr ne pas salir la famille !
dianeenmouvement | 11/30/2004
Dans toutes les familles, il y a des "cadavres dans le placard"... En remontant les générations, en s'étendant sur les autres ramifications, il y a des secrets honteux, des non-dits. Plus qu'on ne le croit, d'ailleurs. Même dans nos familles.

Ces maux, ils sont pressurisés une, deux générations. Mais ils se répercutent.
flint | 11/30/2004
c'est à vomir...

Dans les deux cas d'ailleurs :
1/ Vivre chaque jour avec cette souffrance, cette douleur, qui, si elle est physique pendant quelques instants est morale pour le reste de la vie. L'impossibilité de faire confiance; la peur de parler, pour ne pas blesser ses parents, ou tout simplement parce que l'on pense qu'ils ne croiront pas. Vivre avec, chaque jour, en revoyant le visage de ce violeur, à chaque réunion de famille et feindre que tout est naturel, alors que cet individu qui a les faveurs de vos parents a volé l'espoir, l'envie, le droit fondamental de chaque individu a vivre normalement, avoir un(e) petit(e) ami(e) des enfants..

2/S'entendre dire dans le cas inverse que votre frère, votre père etc... a violé votre soeur/frère, votre fille/fils. Ca parait tellement insensé, inimaginable, que l'on s'offusque, que l'on nie, on s'enerve contre celle/celui qui ose dire une telle chose de celui avec lequel on partage tant de choses. Et puis, "violeur" ce n'est pas inscrit sur le front. On aime tellement celui qui est dénoncé que l'on se ment à soi même parce que cette vérité est honteuse. Puis vient l'instant où l'on doute, où l'on se dit que peut être... on ne sait plus qui croire. Et lorsque l'on admet l'irreparable, on réalise le temps perdu et la souffrance infligée à celui/celle qui a fait tant d'efforts pour vous dire la vérité.

C'est à vomir...
LES CRIS VAINS | 11/30/2004
j'ai entendu y'a pas longtemps sur france inter des statistiques qu'il allaient dans ton sens : 1 personne sur 10 aurait été victime d'inceste dans son enfance. Pas toutes victimes d'un viol, mais victime d'une expérience traumatisante avec un adulte de la famille. C'est quand même énorme quand t'y pense... et je me demande si ça n'est pas lié au fait qu'il y a un tel tabou sur la pédophilie que les malades mourraient plutôt que d'en parler et finissent par commettre des actes irréversibles...?
pimpeleu | 12/1/2004
cela arrive très souvent, mais les femmes ont tellement peur d'être jugées et pas crues qu'elles ne le racontent que très souvent dans le cadre d'une écoute anonyme, et je vous assure d'entendre la souffrance de ces femmes est vraiment un moment bouleversant...
je rajoute juste que des viols d'hommes sont tout aussi difficiles à écouter mais moins nombreux...
ludecrit | 12/1/2004
Je suis effaré et très souvent en colère de voir la façon dont les médias traitent les affaires de viol aujourd'hui.
Après des années de silence de plomb, qui étaient aussi celles des familles, de la police, de la justice, des institutions sanitaires, des politiques, des notables locaux...
On passe aujourd'hui au tout dire.
On donne les noms des victimes et de leurs agresseurs (avant que le jugement n'ai été rendu), on les montre, on les interviewe, on les filme, on les décrit, on dissèque leur vie.
Or, s'il y a une chose difficile à faire par rapport à ce genre d'évènement, c'est de réussir pour la victime à produire de la parole, des mots, du sens qui petit à petit l'aideront à la ramener du côté des vivants (il faut rappeler qu'un viol est assimilé à un crime).

Dans ce déluge des médias, moi je vois aussi une tentative de priver la victime de ses mots, du temps qui lui est nécessaire pour reconstruire une parole qui soit la sienne, et pas celle d'un discours tout fait délivré par les télé, la presse, la radio.
C'est presque -au fond- une volonté de ne pas entendre ce qu'à à dire la victime. Car, c'est vrai, que c'est insupportable pour une société. Mais cette fois, ça ne se fait plus en se bouchant les oreilles. Ca se fait en parlant par dessus ce que la victime à a dire d'elle, de nous.
LaVitaNuda | 12/1/2004
demain je poste une note en écho à la tienne...avec un lien vers toi
je l'avais déjà postée il y a quelques mois...
ludecrit | 12/1/2004
> dianeenmouvement : Et comment prévenir ces choses ?!
> flint : Quand j'étais gamin je croyais que ces "cadavres dans le placard" étaient les "filles-mères" dont me parlait mon un peu bigotte garnd-mère?
> LES CRIS VAINS : Peut-être faut-il plus d'écoutes anonymes ?
> pimpeleu : Ce que j'aimerai savoir c'est si les choses sont pires maintenant où furent-elles telles depuis toujours ?
> ludecrit : Les psys sont sans doute les seuls interlocuteurs aujourd'hui, avant les familles bien sûr? [je guette ta note]
> LaVitaNuda : Chaque cas est différent j'imagine. Mais cette ami qui la première m'en parlait à insisté sur un point, elle ne fait pas mystère de ce viol. Elle en parle autour d'elle, y compris à table avec des amis quand le sujet du viol surgit, etc. Elle ne veut pas s'enfermer dans "son" secret. Donc elle cherche à l'assumer en une parole libre. Soyons honnête, je pense qu'il lui a fallu beaucoup de temps pour arriver à ce résultat?
Il ya un équilibre extrèmement difficile entre la reconnaissance du statut de victime et l'enfermement dans ce statut.
lesyeuxsanspaupieres | 12/2/2004
Tu as raison. Il ne faut pas généraliser sur ce type de sujet. C'est aussi pour cela que je pense que le discours public gagnerait à être plus respectueux de tout ce qu'un tel acte est susceptible de provoquer pour la personne qui en est la victime.
Entendre son nom prononcé à la télé, associé au viol alors qu'il vient d'avoir lieu, l'entendre décrit tel qu'il a eu lieu, qui sait ce que cela peut provoquer dans l'esprit de la victime et ses proches.
Il faudrait au moins demander à la victime ce qu'elle veut voir être révélé publiquement. Ca me paraît être la moindre des choses.
Comme tu le dis, ton amie est passée par une période nécessaire de temps pour pouvoir parler librement de cette barbarie. J'imagine que si elle, elle en parle elle même, c'est aussi parce qu'elle ne veut pas que ce morceau de sa vie ne soit dénaturé par le discours d'un autre.
Les mots sont les seuls moyens de se réapproprier tout ce qu'on perd à ce moment là. Ils sont trop précieux pour qu'en plus ils soient volés à ceux qui en ont besoin.
LaVitaNuda | 12/2/2004
"Ce que j'aimerai savoir c'est si les choses sont pires maintenant où furent-elles telles depuis toujours ?" ..moi aussi j'aimerais bien le savoir, malheureusement, les tabous étaient souvent plus forts encore par le passé, ce qui laisse présumer que l'on ne saura jamais...

Juste une anecdote, une fois j'ai discuté de ce sujet avec ma grand-mère qui est à la campagne concernant les viols en ville (elle se fait beaucoup de soucis pour sa petite fille débarquée à paris), et elle me disait qu'en effet, on savait qu'il ne fallait pas fréquenter certaines personnes, que certains endroits étaient à fuir, mais qu'il n'y avait pas de plaintes comme aujourd'hui, et donc pas de preuves non plus.. certaines personnes devaient aussi faire l'objet de ragots. Toujours est-il que le système culturel et judiciaire a un petit peu avancé, même si bien des progrès restent à faire apparemment.
pimpeleu | 12/6/2004
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