Ne pas oublier Prométhée aussi, l'un de mes préférés, symboles de la modernité... Un philosophe défend l'idée que les nouveaux mythes seraient incarnés par les sportifs. Sa façon d'écrire est très ironique mais presque convaincante à la lecture. En ce qui me concerne, j'avoue que je ne trouve pas de mythe.
Junko
| 11/16/2003
Vi, difficile de savoir ce qu'est notre présent. Quand même, je me demande si nous les mythes ont encore leur place. Peut-être que l'essentiel a été dit de notre monde et de notre condition ?
lysp
| 11/16/2003
Junko => nos posts se sont croisés ;-) Prométhée, oui ! Icare aussi ! En revanche je ne crois pas qu'il faille confondre les "mythes" et les "stars" (sport, ciné, rock). Hélène, dans l'Iliade, est une star, mais non un mythe. Le mythe porte un sens sur l'homme. AMHA.
lysp
| 11/16/2003
En fait voilà, en gros, le point de vue l'auteur (le sociologue Christian Pociello) : il y a trois niveaux symboliques dans le sport : 1) la symbolisation des images : on montre des héros qui, comme Hercule, doivent surmonter différentes épreuves, ils sont capables d'affronter la mort véritable (sports extrèmes) ou symbolique (il y a toujours un vaincu). La dramaturgie liée à la compétition est accentuée par des élements empruntés à l'histoire des héros. 2) imaginaire du vol et du bondissement : escalade, saut à la perche, course à pieds... Le sport pousse à aller soit de l'avant, soit vers le haut. Certains entreprises ont récupéré cet imaginaire pour cultiver les valeurs du changement, du dépassement de la performance. 3) l'image de l'avanturier qui, seul face aux risques, doit faire face aux éléments déchaînés (G. d'Aboville embarqué pour sa traversée de l'Atlantique en solitaire à la rame...) magnifient la capacité à gérer des risques et à créer des solutions. "Ces sportifs révélent la société actuelle, mouvante, fluctuante et incertaine. Les épopées, la dramaturgie, tous les ressorts de l'imaginaire mythique sont présent dans l'évènement sportifs, y compris lorsqu'il laisse la place à des débordements (haine, dopage, violence...) Je ne suis pas d'accord (ça me paraît un petit peu simpliste et racoleur), mais comme tu peux le constater, il ne prend pas les sportifs au sens de stars mais réellement comme des mythes qui révèle l'homme (post)moderne.
Junko
| 11/16/2003
Le fait est que si le Christ revenait sur Terre, personne ne le croirait et il finirait enfermé dans un asile psychiatrique.
Dolean
| 11/16/2003
Ne déséspérez pas, je pense que les mythes sont toujours d'actualités, qu'ils sont encore un " enseignement" à qui veut "grandir" et comprendre les autres. Il nous suffit peut être de les faire vivre par l'exemple et de les transmettre. j'ai eu une expérience fantastique un fous en mettant sur scène "le petit Prince", et croyez les enfants ( de 6 à 10 ans) ont très bien compris le sens profond, ils m'ont meme fait remarquer que les adultes n'y comprenaient rien. urane
urane
| 11/16/2003
Junko => Assez d'accord, c'est un peu facile. Il y a une vingtaine d'années j'ai connu un sociologue qui travaillait sur le sport ; personne ne le prenait au sérieux. Aujourd'hui c'est courant, parce que le sport est entré dans les pages du Monde, parce qu'il y a beaucoup d'argent en jeu, etc. Dans ton exemple, je crois que ça ne tient effectivment pas debout. Les grecs avaient une grande admiration pour le sport, et célébraient les vainqueurs en "héros", des demi-dieux ou presque. Mais ils ne mélangeaient pas ces héros avec un Prométhéeou un Sisyphe? Dolean => ou en prison ;-)))) Urane = > Très bon exemple oui, Le Petit Prince est peut-être l'un des plus récents personnage ayant cette portée générale. En revanche je n'arrive pas imaginer que L'Inspecteur Harry est une quelconque portée?
lysp
| 11/16/2003
oui, d'accord avec toi. Tiens, le Christ en prison... c'est le sort que lui réserve Dostoïevski dans les Possédés.
Junko
| 11/16/2003
ça me rappelle l'ethnologue Marc Augé qui s'intéresse aux changements de la fiction. A quoi bon s'attacher à la fiction de l'imaginaire collectif qu'est le mythe quand, individuellement et en tous lieux nous vivons de la fiction. Sur l'intrusion de la fiction dans le réel. Si le réel devient fiction, à quoi bon l'imaginaire ?
Bartlebooth
| 11/16/2003
Connais pas le Marc Augé mais ça semble correspondre. Une lecture de plus à prévoir :-( Merci ;-)