Le cinéma sent mauvais

Yes but -smile-, y a tout de même de jolis films, peu importe l'intérêt originel, et je doute que le cinéma, de nos jours, vise à voler sa place au théâtre, voire même que le théâtre rêverait d'avoir autant de gens qu'il y en a dans les cinémas.

Mais au fait, tu vas au théâtre toi ? :-) Décidément, on a déjà du se croiser...

J'adore le théâtre ;-)
J'ai vu des pièces nulles dans des théâtres vides qui me remplissaient d'aise ; ici une mise en scène sauvait le tout, ailleurs un acteur, parfois un décor. Contrairement au cinéma, le théâtre vit et chaque soir diffère. Quant au cinéma, je n'y vais qu'une fois l'an. Je crois que ce n'est pas un art mais une industrie.
Lecture (médiocre mais) instructive : les débuts de John Fante comme scénariste. (Chez Bourgois je crois ;)
[Ne nous sommes pas vu à Malakoff pour un "En attendant Godot" pas bêcheur et bien mené ?]

Ouh là, t'es un peu dur là... Je pratique le théâtre depuis déjà plusieurs années déjà, c'est effectivement un art plus que respectable, et je suis d'accord pour dire que le ciné en est un dérivé, mais pas une enflure !

Au cinéma, comme au théâtre, on trouve du bon et du mauvais (il y a bien plus de "mauvais" au ciné, je te l'accorde)... Mais le cinéma ouvre d'autres portes, d'autres possibilités, sans être forcément un mal... Viens me dire, par exemple, que le "Bloody Sunday" de Paul Greengrass, bien évidemment infaisable sur scène, nous fait oublier le réel, alors qu'en fait, il nous le balance en pleine figure, ce réel si dure à admettre, et viens me dire que ce même film n'est qu'un vecteur de pub !

Le cinéma n'est pas une enflure... C'est... une espèce de coffre au trésor rempli de charbon et fausses pierres précieuses dans lequel on trouve, en cherchant bien, quelques joyaux inestimables...

Non, je n'ai jamais vu aucune mise en scène de Beckett, bizarrement, j'ai pas envie. Mais je vois à peu près tout ce qui passe au théâtre du nord et à la rose des vents (option théâtre oblige), plus quelques trucs à côté, des fois je vais à l'opéra (seulement quand c'est ma soeur qu'a fait les costumes parce que ça me gave l'opéra, franchement).
C'est dommage tout de même, y a des trucs bien au ciné lysp.

Cahuète et At', pardonnez, mais je maintiens ce que je dis sur le cinéma. Il sonne la fin d'un art au profit de l'émergence d'un commerce, c'est ce que je crois très sincèrment ; tant par la mainmise d'une industrie que par son fonctionnement.
Parlons plutôt du théâtre, non ? C'est plus rare et plus beau. Et d'opéra aussi. Oui, parlons d'opéra. Racontez-moi votre premier opéra ! Pour moi c'était un soir de septembre à Stockholm, il y a huit ans. Intro de Thannhauser. et mon corps qui se crispe de rage et de peur que je ne me lève pour dire ma joie. Je ferai un post là-dessus un jour ;-)
Racontez-moi vous !

6 ans de théâtre en option obligatoire et facultative au lycée + énormément de pièces vues pour le plaisir... J'adore le théâtre. Mais je crois que le cinéma indépendant existe encore un peu et puis j'aime le cinéma malgré tout. Peut-être le cinéma est-il plus proche du divertissement au sens pascalien du terme (quelque chose qui évite de penser et qui permet de vider l'esprit), ce dont l'être humain a besoin malgré tout. Non ?

Ah, mon premier opéra... Ca c'est une colle. Faudrait que j'appelle ma soeur pour bien faire, mais il est un peu tard...
Je me souviens des deux premiers, je les ai vus à peu de temps d'intervalle. Le premier m'a profondément emmerdée et je ne sais plus ce que c'était.
Le deuxième c'était un opéra contemporain qui racontait l'histoire d'une prostituée, dans un théâtre à l'italienne, mais j'ai oublié où et quand exactement. Ca doit faire cinq ou six ans.

Trop court, At', trop court ! Faut plus,raconter, faut entrer dans le narratif, faut faire partager aux autres - c'est le partage qui insinue l'emmerde, la difficulté - et que nous soons avec toi à cette première de l'opéra !
C'est unique l'opéra aujourd'hui, modernisé par Wagner surtout. En son temps - n'est-ce pas ridicule désormais ? - cet art se voulait "total" - (multimédia?). Mais la première vitoire de l'opéra sur le CD ou le film, c'est le son. Combien de personnes qui écoutent la radio ou leurs disques ont déjà entendu de la musique ? Argh ! J'aime trop ce sujet ! Aidez-moi et nous en reparlerons dans un post prochain ;)))

Bon j'ai pas envie de parler de l'opéra puisque j'ai pas aimé ça. Par contre je vais raconter la plus belle pièce de théâtre que j'ai vue, cette année, au mois de janvier, un lundi soir.
La pièce, elle s'appelait Les Sublimes, j'avais pas envie d'y aller même si je savais que c'était un spectacle pluridisciplinaire, alors qu'en général j'aime ça. Mais j'avais pas envie d'y aller, parce que c'était un lundi, un horrible lundi, on était deux à ne pas avoir envie. Pour commencer, je n'ai pas aimé le décor, au début, je n'ai pas aimé le décor, du sable marron par terre, un canapé de vingt ans, une toile de fond toute tâchée, que des choses salies, cassés, abimées. Et finalement, dès le début j'ai aimé, j'ai aimé les mots qui s'affichaient sur la toile de fond. J'ai aimé lire au théâtre. Ensuite j'ai aimé le côté trash, du sang partout, pas tant pour choquer que parce que ça a quelque chose de vrai. J'ai aimé les corps qui se jetaient par terre, tentaient de se détruire. J'ai aimé les monologues répétés, l'attente répétée d'un évenement qui n'arriverait jamais. J'ai aimé les discours empétrés les uns dans les autres, tous ensemble en même temps, la cacophonie de ces "laissés pour compte". J'ai aimé ce réalisme sublimé, toute cette horreur sublimée. Et je vais m'arrêter là, tout de même... :-)

Foutre non ! Pourquoi veux-tu t'arrêter !? On va simplifier ? Le théâtre génère un plaisir. Non que m'esbaudisse forcément en regardant une pièce, mais certes une représentation toujours nous emporte.
Et puis au théâtre nous avons les acteurs?
Je me tais. Parlez-moi, vous, de tout cela que j'aime !

C'est attendrissant, ce désir d'entendre parler de ce que tu aimes :-). Et puis ça donne envie... En même temps, j'ai du apprendre à aimer le théâtre. Mais il faut dire que je m'ennuie partout. J'ai notamment pour souvenir une pièce de Lagarce, Le Pays Lointain, trois heures et demie. Une scénographie magnifique, mais alors qu'est-ce que ce fut long !! Mais il arrive, comme ça, parfois, lorsqu'on ne s'y attend pas, qu'une pièce nous tombe dessus, écrasante de vérités, à tous égards... C'est pour ces rares cas que j'apprécie le théâtre (et je vis la même chose avec le cinéma, mais bon, apparemment ce n'est pas ton cas !)

(Et va voir tes mails !)

pendant que moi je me tape un Nobel d'?conomie... pouark. Bonne pioche, lorsque j'ai vu "Oulipo" au dos. Je l'ai pris!